Isover alerte désormais sur la gestion de l’humidité dans le bâti ancien rénové et plaide pour une approche plus prudente et technique des interventions.
Si cette démarche est positive, elle révèle surtout ce que beaucoup de spécialistes de l’humidité disent depuis des années : poser un isolant sur un mur humide sans avoir traité l’humidité préexistante, c’est prendre le risque de créer de nouveaux désordres.
Cette reconnaissance – même partielle – de la part d’un acteur majeur du secteur mérite qu’on pousse l’analyse, pour mieux sensibiliser les maîtres d’ouvrage, les prescripteurs, les distributeurs… et les professionnels de l’humidité
Pourquoi isoler un mur humide est souvent une mauvaise idée?
L’humidité vient de quelque part — la masquer ne la fait pas disparaître
Un mur humide peut être la conséquence de remontées capillaires, de fuites, de défauts d’étanchéité, de mauvaise ventilation, etc. Si l’on pose un isolant sans diagnostiquer et résoudre la cause, l’humidité persiste… et l’isolant devient victime plutôt que remède.
Risques accrus de développement de moisissures sur le mur
Lorsque l’isolant est apposé sur un mur humide, l’humidité qui va s’évaporer en surface va stagner entre le mur et l’isolant. Il se crée un effet de macération conduisant au développement de moisissures et autres champignon. Rien n’est visible, tout se passe caché.
Dégradation des matériaux et perte d’efficacité
Un isolant humide perd ses propriétés thermiques. De plus, les enduits, les couches de finition ou les parements peuvent se détériorer ou se décoller. Le mur, déjà fragilisé, est soumis à de contraintes supplémentaires.
Confort et santé intérieure dégradés
Moisissures, remontées d’humidité, désagréments olfactifs : poser un isolant sur un mur humide sans traitement préalable peut empirer la qualité de l’air intérieur, ce qui va à l’encontre de l’un des objectifs affichés de la rénovation énergétique.
Que dit Isover dans sa prise de position ?
Selon l’article de Batiactu, Isover propose aujourd’hui une série de recommandations pour éviter les désordres lors de rénovations dans des bâtiments anciens.
Quelques points clés relevés :
L’approche “standardisée” de l’isolation ne peut pas s’appliquer à tous les bâtis anciens : les configurations structurelles, les matériaux, l’historique d’humidité, les contraintes mécaniques sont souvent très spécifiques.
Isover rappelle qu’une bonne gestion de l’humidité doit précéder toute intervention d’isolation.
Le fabricant réinsiste sur les “règles techniques strictes” à respecter dans la rénovation du bâti existant.
Cette démarche est bienvenue. Les discours doivent désormais être suivis d’actions concrètes — notamment dans la prescription, la formation, la communication auprès des enseignes et des maîtres d’ouvrage.
Interpeller les grands acteurs — prescripteurs, enseignes, distribution
Vers une formation des vendeurs et prescripteurs
Trop souvent, les vendeurs en grande distribution ou les conseillers “isolation” répandent des idées simplistes : “posez l’isolant, tout ira mieux”. Il est temps que les fabricants, les marques, les enseignes invitent à une formation sérieuse sur la pathologie de l’humidité, pour que le conseil commercial ne soit plus un frein mais un vrai service.
Vers une prescription responsable
Les bureaux d’études, architectes, prescripteurs doivent avoir conscience que dans le bâti ancien, la solution “isolation à tout prix” est souvent mauvaise. Prescrire un diagnostic d’humidité, des solutions d’assèchement, de drainage, des systèmes adaptés (par exemple pare-vapeur, climatiseur hygrostatique, ventilation) est indispensable.
Vers une communication transparente
Si Isover (ou d’autres fabricants) affiche désormais la nécessité de gérer l’humidité, cela doit apparaître clairement sur leurs documents, leurs guides de pose, leurs catalogues. Que le grand public voie que “isolation = bon” n’est plus une vérité absolue, mais une promesse conditionnée par la maîtrise de l’humidité.
Le rôle de « l’Assécheur » dans ce contexte d’isolation des murs humides
C’est justement dans ce cadre que des spécialistes comme l’Assecheur (www.l-assecheur.fr) apportent une réelle valeur ajoutée :
Accompagnement au diagnostic humidité
Solutions d’assèchement si l’Assécheur répond à la problématique soulevé par le diagnostic.
Accompagnement technique auprès des particuliers, architectes, maîtres d’ouvrage, artisans, prescripteurs
Un bon accompagnement du début à la fin garantit que l’isolant posé ne se retrouve pas “piégé” par l’humidité, mais fonctionne dans des conditions optimales.
Un appel — pour une rénovation plus intelligente
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À Isover et autres fabricants : engagez-vous à faire de la maîtrise de l’humidité une condition sine qua non de vos recommandations.
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Aux enseignes de bricolage : formez vos vendeurs, exigez des argumentaires qui ne négligent pas l’humidité.
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Aux maîtres d’ouvrage : exigez un diagnostic d’humidité avant de vous lancer dans l’isolation.
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Aux prescripteurs / bureaux d’études : intégrez systématiquement la question de l’humidité dans vos études.
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Aux entreprises concurrentes / confrères à l’Assécheur : Apportez une expertise globale sur la rénovation avant d’essayer de vendre à tout prix votre prestation / matériel.
Conclusion
Isover reconnaît désormais publiquement ce que beaucoup de professionnels de l’humidité savent — qu’isoler un mur humide, “juste comme ça”, est une erreur — est un tournant positif. Mais cette déclaration ne vaut que si elle s’accompagne de réformes profondes dans le conseil, la formation et la prescription.
Le futur de la rénovation, pour être durable, ne consiste pas à “isoler à tout prix”, mais à assécher, sécuriser, puis isoler — dans cet ordre.
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